Pourquoi faut-il aller voir un match de foot en Argentine (partie 2)

Après la 1ère partie où je vous ai partagé mes expériences foot à Boca Juniors, San Lorenzo, Independiente et Huracan, je vous livre mes autres anecdotes de voyage lors de ce périple foot à Buenos Aires.

Vous allez comprendre pourquoi il faut absolument aller voir un match de foot en Argentine.

River Plate et le plus grand stade d'Amérique du Sud

Quelle claque, je n’y étais pas préparé… Je m’étais mis en tête que j’allais vivre une ambiance tranquille, un peu feutrée, dans un stade surdimensionné. Quelle erreur d’avoir pensé ça. Ce fut un récital magistral en tribune, le genre de soirées qui reste gravé à vie.

Le Mas Monumental porte très bien son nom : avec 83 000 places depuis les derniers travaux il est devenu le plus grand stade d’Amérique du Sud et l’ambiance y fut exceptionnelle ! Les Millonarios (surnom des fans de River Plate, à prononcer « Michonarios) recevaient les péruviens du Sporting Cristal. Menés 0-1 puis réduits à 10, ils ont pu compter sur la puissance des fans pour revenir dans le match et l’emporter 4-2. J’y ai vu des bébés de moins d’1 an sur les épaules de leur père, des gamins de 7-8 ans hurler, des anciens de 75-80 ans chanter pour River, des femmes de tout âge donner également de la voix… Les tribunes du Monumental étaient un parfait miroir de ce que je voyais depuis mon arrivée ici : un lieu hautement symbolique où se retrouvaient tous types de profils pour soutenir une cause unique, leur club. Ce fut vraiment un spectacle extraordinaire en tribunes, les trois étages des virages reprenant les chants initiés par la banda et avec des tribunes latérales aussi actives. Quel régal !

Le stade présente aussi la particularité d’être tout près de l’aéroparque, le second aéroport de Buenos Aires. Vous pouvez trouver de nombreuses vidéos devenues virales où vous voyez le pilote ou des passagers filmer le stade en plein match, alors qu’ils sont entrain de décoller.

Vous l’aurez compris : avec le clasico Independiente-Racing, ce match de River Plate en Copa Libertadores fut l’un de mes coups de cœur du séjour et certainement là encore, l’une de mes meilleures expériences vécues au stade !

Bienvenue au Racing, chez le septuple champion d'Argentine

Le rendez-vous était fixé sur la petite place à côté du stade pour vivre cet avant match de Copa Libertadores. Boissons fraiches, maillots, bobs et autres revendeurs étaient également de la partie. J’ai pu vivre l’arrivée assez folle des bus des fans du Racing drapeaux au vent, portes ouvertes et même avec des fans sur le toit du bus. Dingue !

Après avoir remonté la rue Diego Milito (formé au club et qui a fait les beaux jours du Genoa, de Saragosse et de l’Inter en Europe), j’ai pu enfin accéder à ce stade si atypique que je souhaitais absolument découvrir : il est de forme totalement circulaire loin de nos standards européens. L’ambiance sera une nouvelle fois très bonne malgré le scénario assez particulier de la rencontre.

Le Racing de Fernando Gago (actuellement entraineur) menait 2-0 face aux équatoriens de Aucas puis est tombé inexplicablement dans un faux rythme et s’est vu rejoindre 2-2. Les fans ronronnaient aussi sur leurs sièges mais l’expulsion d’un joueur du Racing en 2ème mi-temps créa un électrochoc dans les tribunes et les fans ont redoublé de puissance vocale pour littéralement… pourrir l’arbitre.

L’irrationnel se passa dans les toutes dernières minutes avec un but contre son camp grotesque d’un équatorien dans la fureur du Cilindro (surnom donné au stade) qui n’attendait que ça pour… en remettre une couche sur l’arbitre du soir et fêter la victoire 3-2. Quelle soirée une nouvelle fois !

Sur les traces de Lisandro Lopez

Je ne voulais pas assister qu’aux matchs des « 5 grandes » (Racing, River Plate, San Lorenzo, Boca Juniors et Independiente) mais également aller goûter à la ferveur d’autres clubs moins connus en Europe, ceux dont on a déjà entendu parler vaguement mais dont on ne sait pas grand chose.

Lanús fait partie de ceux là et j’ai une nouvelle fois pas été déçu de mon périple à l’Estadio Ciudad de Lanús – Néstor Díaz Pérez. Le stade est plutôt sympa avec une Popular qui donne de la voix et deux belles latérales qui suivent l’ambiance.

Sportivement c’est encore tiré par les cheveux mais le spectacle n’est de toute façon pas sur le terrain mais en tribunes. Mon regard est tout de même attendri par un visage qui m’est familier : l’ancien attaquant du FC Porto et de l’Olympique Lyonnais, Lisandro Lopez, porte le brassard du club visiteur de Sarmiento à 40 ans. Je me lance dans une opération séduction pour le retrouver à l’issue de la rencontre.

Ce qui ressemblait à une aiguille dans une botte de foin se conclue finalement par une rencontre inattendue et 5 minutes de discussions passionnantes et en toute simplicité au bout d’un couloir à la sortie du stade. Nous sommes revenus sur son départ de l’Olympique Lyonnais, sa relation avec Jean-Michel Aulas, son escapade à Al Gharafa au Qatar, son attrait pour la pêche… Un moment marquant de mon séjour, absolument improbable et tellement passionnant. Voilà pourquoi j’ai toujours adoré voyager !

Platense, terre de David Trezeguet

Ce club au nord de Buenos Aires me parlait un peu plus que les autres car un certain David Trezeguet y avait découvert le monde professionnel à 16 ans. La rencontre, programmée à 16h30 un lundi, ne facilite pas le remplissage des tribunes mais celles-ci sont finalement plutôt bien garnies au fur et à mesure.

Comme dans les autres stades, les percussions et tambours sont là pour rythmer les chants de la Popular et soutenir les locaux. J’ai découvert également qu’il existait une rivalité avec Argentinos Juniors que j’ignorais jusqu’à présent. Ce fut une expérience plutôt sympa dans un stade assez rustique de 1ère division.

Argentinos Juniors

En parlant d’Argentinos Juniors, le quartier de La Paternal est évidement à visiter pour comprendre tout le culte autour de Maradona. Le stade (qui porte son nom) était aussi un lieu de passage obligatoire pour comprendre plus en détails l’impact du passage de Diego Maradona dans ce club où il a été formé et où il a brillé étant jeune.

A travers une visite absolument passionnante, j’ai pu découvrir les coulisses de ce stade, de la tribune de presse au bord du terrain en passant par les vestiaires et le musée. L’excellent guide nous expliquait d’ailleurs que cela faisait 1878 matchs consécutifs qu’au moins 1 joueur formé au club était titulaire dans le 11 de départ. 1878 matchs… vous vous rendez compte ?! Les abords du stade sont aussi un musée à ciel ouvert avec des fresques en l’honneur de Diego Maradonna de partout. J’ai même pu découvrir la maison où il résidait à l’époque, située à une centaine de mètres du stade.

Atlanta, passionnant club de quartier

Par ailleurs j’ai voulu assister à une rencontre de 2ème division dans l’un des clubs dont on m’avait parlé : Atlético Atlanta.

Le stade est situé dans le quartier de Villa Crespo où il occupe une place forte auprès des locaux. J’y ai retrouvé un stade à la forme encore atypique avec une tribune vraiment old school ornée de bancs en fer. J’ai vraiment ressenti la ferveur des locaux car l’ambiance y était excellente pour un match de 2ème division un lundi soir. Comme d’habitude, la tribune Popular était en grande forme et mon regard était autant attiré par ce qu’il passait sur le terrain comme en dehors.

La façade avait a priori était refaite et était vraiment magnifique, en jaune et bleu comme un certain Boca Juniors. L’expérience du football argentin ne se fait pas que pour les gros matchs et dans les plus grands stades. Elle se fait aussi au contact des clubs de moindre envergure et qui font vivre leur quartier. C’est exactement cette expérience là que j’ai ressenti et que j’ai pu vivre à Atlanta.