Pourquoi faut-il aller voir un match de foot en Argentine
J’avais commencé à vous parler de la ferveur des argentins pour le football dans cet article. Leur passion et leur amour pour leur club est immense, sans commune mesure avec ce qui peut se faire ailleurs. Outre Boca Juniors et River Plate, connus et reconnus de tous, je vous partage également mon ressenti et mes anecdotes de voyage sur les autres clubs de Buenos Aires dans lesquels je me suis rendu. J’y ai vécu un périple extraordinaire de 11 jours et…11 matchs vécus depuis les tribunes. Vous allez comprendre pourquoi il faut absolument aller voir un match de foot en Argentine.
L'indescriptible Independiente
L’immense claque du séjour. Un truc de dingue. Je n’avais jamais vécu quelque chose comme ça jusque là. Il faut dire aussi qu’il s’agissait d’un Clasico avec la réception du rival d’Independiente, le Racing.
La particularité de ces deux clubs est la distance entre leurs stades respectifs séparés d’à peine 300 mètres mètres (voir photo aérienne) ! À noter qu’Independiente est le club le plus titré à l’échelle du continent avec 7 Copa Libertadores devant des clubs comme Boca Juniors (6), Peñarol (5), River Plate ou encore Estudiantes La Plata (4).
D’un point de vue « architecture », le stade est composé de 4 tours « garganta » et de deux immenses virages. Vous y trouverez « 2 bandas » pour donner le tempo, ce qui donne une ambiance absolument ex-cep-tion-nelle. L’entrée des joueurs fut extrêmement lourde dans la fumée épaisse libérée par les pots de fumée au bord du terrain. Ça explose à tout va dans les tribunes car les fans des Rojo (les rouge) ont emmené de la pyrotechnie. L’ouverture du score des locaux créera une hystérie totale dans le stade suivi d’une ambiance hors norme. L’égalisation du Racing entraînera une bronca monumentale à cause d’une décision douteuse de l’arbitre. Les insultes deviendront dès lors de la ponctuation pour les fans d’Independiente.
L’estadio Libertadores de America a clairement été un moment fort de mon trip en Argentine et restera comme certainement l’une des meilleures ambiances qui m’aient été donné de vivre dans un stade de football.
Boca Juniors et sa Bombonera
Certainement le club le plus connu et qui vous fait le plus rêver en Amérique du Sud ! La mythique Bombonera participe au prestige du club et est le rêve numéro 1 de nombreux fans de football. J’ai eu le privilège de goûter à cette atmosphère si spéciale, celle du quartier de la Boca et de ses fans en jaune et bleu. La previa (avant-match en français) fait partie du folklore avec les fans Xeneixes (génois en dialecte local, en référence aux fondateurs du club issus de l’immigration italienne) disséminés un peu partout autour du stade, proches de barbecues, verre à la main avec bien souvent du Fernet-Cola dedans. Très apprécié des locaux, cet alcool d’origine italienne se boit avec du Coca mélangé à beaucoup de glaçons.
En tout cas vous savez que vous êtes dans le fief de Boca Juniors quand vous arrivez dans le quartier : stands, street art de Diego Maradona, de Juan Roman Riquelme, magasins, couleurs… Vous ne pouvez pas avoir le moindre doute ! L’entrée dans le stade provoque une sensation unique : c’est un moment tellement spécial car vous vous rendez compte que vous réalisez un rêve de gamin ! Vous tombez nez à nez avec la fameuse Doce, le coeur de Bombonera. La barre de loges VIP est aussi très particulière car elle vient se détacher des 3 autres tribunes et c’est ce qui la différencie des autres stades.
Vous vous prenez vite à la fête et quand « Boca, mi buen amigo » (voir la vidéo) résonne dans tout le stade à l’entrée des joueurs, vous êtes pris de frissons et d’une ferveur qui vient vous prendre les tripes. Sur le terrain, la rencontre n’est vraiment pas terrible et le but d’Estudiantes dans les 10 dernières minutes vient sceller la rencontre. Je n’aurai pas eu l’occasion de vibrer avec un but de Boca Juniors, ça attendra la prochaine fois…
San Lorenzo et le Pape
L’Argentine nous livre parfois des surprises auxquelles on ne s’attend pas avec un match prévu…à 11h du matin ! Et oui c’est possible et c’est tout le charme de cette organisation chaotique qui opère au moment de prendre le chemin du Neo Gasometro. La situation est ubuesque car le match se déroule en même temps que la messe dominicale ce qui est un comble quand on sait que le Pape François est un fervent supporter de San Lorenzo !
Comment peut on être simple et exceptionnel à la fois ? Ce stade en est le parfait exemple avec ses piliers immenses peints de bleu et de rouge qui soutiennent deux virages abruptes et massifs. Les deux tribunes latérales elles aussi sont aux couleurs du club avec des loges qui dominent le stade. Les deux virages accueillent (comme dans la plupart des autres stades) bien plus de monde que prévu et c’est depuis cette masse de fans que partent les chants à gloire de San Lorenzo. Le stade explose littéralement quand les locaux parviennent enfin à trouver la faille à la 90+4 pour l’emporter 1-0. Vous l’avez déjà certainement entendu et vu avec cette vidéo mais le chant « Y si tengo que morir solo te pido un favor » est magnifique à entendre quand tout le virage le reprend.
La sortie du stade doit être maitrisée pour éviter d’atterrir dans les petites ruelles mal fréquentées avoisinantes du nord du stade. Le quartier est réputé comme malfamé et il faut connaître l’environnement pour éviter une potentielle mésaventure.
Je tiens à préciser que je n’ai jamais connu la moindre inquiétude ni même un sentiment d’insécurité. Les argentins sont vraiment très accueillants !
Huracan, le chef d'œuvre
Celui-là, je voulais absolument le voir ! Et je pense pouvoir dire sans hésitation qu’il s’agit de mon stade préféré à Buenos Aires d’un point de vue architecture.
Le stade Tomas-Adolfo Duco, surnommé « El Palacio » présente plusieurs particularités. Tout d’abord il dispose de sièges absolument uniques, en ciment, du moins de la même matière que le reste de la tribune. Dans la tribune latérale, il n’y a pas de sièges en plastique ou rembourés/moletonnés. Il faut d’ailleurs avouer qu’ils sont étonnement confortables.
La seconde tribune latérale est vraiment atypique par la forme des piliers qui viennent dominer le reste de la tribune et lui donner un cachet incroyable. J’ai aussi découvert la statue de Oscar « Ringo » Bonavena, hincha de Huracan et icone de la boxe argentine, reconnu pour avoir combattu l’immense Mohamed Ali dans un combat acharné qui se termina par une défaite honorable.
Et que dire de ces virages ? On retrouve le logo du club en immense dans l’une des « popular », l’écriture « Huracan » dans l’autre en face, pour un rendu que je trouve magnifique ! Ce stade a vraiment du cachet et quand on voit les gamins jouer en bord de terrain en même temps que le match se déroule, ça ne peut que renforcer le romantisme autour de ce stade.
Je ne voulais pas assister qu’aux matchs des « 5 grandes » (Racing, River Plate, San Lorenzo, Boca Juniors et Independiente) mais également aller goûter à la ferveur d’autres clubs avec une notoriété moindre, ceux dont on a déjà entendu parler vaguement mais dont on ne sait pas grand chose en Europe.
Vous avez apprécié cette lecture et ça vous a donné encore plus envie de rejoindre la terre des champions du Monde ? J’annoncerai très prochainement un nouveau séjour qui se déroulera mi-septembre et/ou début novembre. Un petit groupe d’une dizaine de personnes aura l’occasion de vivre le voyage de leur vie avec 11 jours de folie à Buenos Aires !
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