Retour sur notre dernier voyage foot incroyable en Argentine
De retour d’Argentine, je me prête à mon jeu favori : vous relater mes meilleurs moments vécus sur place durant ces 11 jours. Ce top 3 est le mien, surement différent des 10 autres voyageurs présents pour vivre le rêve foot de leur vie. Un avis est subjectif, et quand c’est pour parler foot, tribunes, ambiances, forcément ça vient du fond du coeur.
Bonne lecture à toutes et tous !
Quand les supporters du Racing et le Cilindro sont en ébullition
Nos places pour la Copa Libertadores au Racing
C’était certainement le match que j’attendais le plus du séjour : le Racing contre Vélez Sarsfield dans un duel 100% argentin en 1/4 de finale de Copa Libertadores (l’équivalent de notre Champions League). Mais quand on a trop d’attente, généralement on est déçu, on reste sur notre faim mais il n’en a rien été. Cette soirée fut exceptionnelle !
Un avant-match génial auprès des supporters locaux du Racing
Je l’ai souvent dit : le succès d’une expérience en Argentine repose en partie sur la qualité de sa previa. Nous l’avons passé de notre côté avec des socios du Racing dont un français avec qui j’étais en contact depuis quelques temps déjà, expatrié là-bas depuis 11 ans, que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer. Ce fut l’occasion de boire quelques « cervezas » et « fernet » tout en voyant les abords du stade se remplir avec l’arrivée progressive des supporters désireux eux aussi d’être chaud avant de rentrer dans l’emblématique Cilindro.
Une ambiance digne des plus grandes et puissantes d'Argentine
L’entrée se fait tôt dans le stade, plus de 1h15 avant le coup d’envoi mais c’est nécessaire. Nous sommes en « popular » et les places ne sont pas numérotées, il faut donc arriver tôt pour être le mieux placé possible. L’entrée se fait avec une certaine excitation : les tirantes (grandes bandes qui descendent des tribunes) sont disposées de partout et le rendu est génial alors que le stade est encore au 3/4 vide. La banda est venu s’installer ici en avant-match pour chauffer la tribune et on sent déjà que ça ne sera pas une soirée comme les autres.
La suite nous donnera raison avec des poussées ex-tra-or-di-naires (vidéo), des gestuelles coordonnées avec les instruments et un but qui fera exploser tout le stade à la 82ème minute. Après son succès 0-1 à l’aller sur le terrain de Vélez, l’Acadé (surnom du club) remporte le retour sur le même score et prend la direction des 1/2 finales de Copa Libertadores. L’après-match se fera sur le même rythme que la previa en partageant quelques empanadas et bières en refaisant le match avec les locaux déjà entrain de nous parler de faire le déplacement au Brésil pour le tour suivant. Ça c’est l’Argentine que j’aime : avec excès et passion !
L'apocalypse à Tigre : quand la pluie s'invite pour une soirée foot incroyable
Les découvertes du football argentin
Ce qui est génial avec le football argentin, c’est que tu peux autant vibrer à la Bombonera qu’à Excursionistas ou Nueva Chicago en divisions inférieures. Ce Tigre-Aldosivi (1ère division) s’apparentait à un match absolument quelconque de bas de tableau et le déplacement au nord de Buenos Aires était surtout pour la forme atypique de ce stade fort sympathique et de s’offrir un samedi soir avec du football. Rien ne nous prédestinait à la soirée que nous allions vivre.
La previa de Tigre et l'entrée au stade Dellagiovanna
Arrivées très tôt aux alentours du stade José Dellagiovanna, la previa se fait tranquillement. On regarde avec admiration les tambours et le reste du matos déballés avant d’entrer au stade tandis que d’autres testent leur palais (avec succès) au fernet local.
Le stade est plutôt rempli pour l’affiche du soir, la pelouse est impeccable et nos places sont top pour vivre le match et sentir l’atmosphère de la « popular » qui se garnit avec l’heure du coup d’envoi de plus en plus proche.
Du beau football et l'arrivée de la pluie
Nos amis météorologues argentins avaient prévu un chouïa de pluie pour cette soirée. On a cru longtemps ne pas l’avoir et la voir mais c’était juste reculer pour mieux sauter comme on dit…
Tigre maitrisait son match avec un 2-0 fluide sur le pré et les supporters de Tigre étaient satisfaits du rendu. Sauf qu’en milieu de 2ème mi-temps, la pluie est arrivée. Au départ, elle était forte puis est devenue très intense puis on a viré dans la tempête avec des rafales de pluie et de vent dont seule l’Argentine est capable de nous offrir pour un match de football (voir la vidéo de Newell’s en mars dernier).
La folie s'empare des tribunes de Tigre
Le match a pu un peu continuer mais ce fut un véritable déluge. Là où tout le monde quitterait le stade logiquement, les argentins eux son restés et sont devenues complètement hystériques. Il faut savoir que seule notre tribune était couverte par un toit (et encore…), tout le reste du stade était à l’air libre.
Les chants sont devenus de plus en plus puissants, certains sont montés sur les grillages, d’autres sur le haut des poteaux (voir la vidéo complètement dingue). Ce soir là il fallait clamer encore plus fort son amour pour Tigre « Soy de Tigre soy ». On a vécu de manière intense ces scènes mais l’arbitre a du anticiper la fin du match, le terrain étant devenu absolument injouable et le courant du stade s’étant coupé… On patientera bien 45 minutes avant de pouvoir sortir du stade tant la pluie était intense. Le retour en taxi se fera plein d’adrénaline entre l’excitation d’avoir vécu un moment hors norme dans ce séjour et aussi… parce que le taxi a cru bon de prendre un rond point en sens inverse. Vive le football, vive l’Argentine !
Quand la Copa Libertadores embrase La Plata
Le mythe Veron à Estudiantes de la Plata
Parce que Buenos Aires n’a pas assez de clubs de football à nous proposer (seulement 15 en 1ère division…), nous décidons de rallier en train La Plata, à 1h20 de la capitale, dans le sud. Un visage bien connu est à la tête du club : Juan Sebastian Veron. L’ancien milieu de terrain de Parme, Lazio et Manchester United entre autres, dirige le club après également un passage en tant que joueur où il a été formé. Son père était également une icone locale, ayant remporté 3 Copa Libertadores consécutives entre 1968 et 1970.
Un avant-match de Copa Libertadores comme jamais j'en ai vu
L’arrivée au stade se fait 2h30 avant le coup d’envoi et vu la foule déjà présente, on sent que ça va être fort sympathique. Pas loupé ! Je n’avais jamais vécu un tel avant-match, une telle ferveur, autant de pyrotechnie que ce soir là (voir la vidéo). Les supporters d’Estudiantes savaient qu’il fallait se sublimer pour recevoir Flamengo et remonter la défaite 2-1 du match aller. L’arrivée du bus se fera dans un vacarme fracassant, à pas d’escargot tant il y a du monde autour du bus. Les fusées partent dans dans tous les sens, les gens sont massés aussi sur le toit des arrêts de bus qui plient sous leur poids et on a même droit à un cracheur de feu. Le délire est total et ce moment hors du temps nous met une chauffe terrible : on a hâte de vivre ce match !
Des places en tribune extraordinaires et un suspens incroyable
Le succès des brésiliens à l’aller 2-1 leur donnait un avantage avant de débuter la rencontre. Les noms ronflants sur le terrain et sur le banc (Alex Sandro, Saul, Jorginho, Samuel Lino, Danilo…) et la présence de 3000 brésiliens en tribunes renforçaient cette sensation de puissance côté visiteurs.
Notre placement en tribune, bord de pelouse, nous donnait une vue exceptionnelle sur le terrain et la popular totalement blindée. Un immense feu d’artifice éclata au moment de l’entrée des joueurs (voir vidéo), à l’extérieur du stade, pour un rendu génial par dessus la tribune. Le supporters d’Estudiantes étaient dingues et déterminés à renverser la tendance. Le but juste avant la mi-temps fera exploser le stade et laisser espérer une qualification pour les 1/2 finales contre leurs voisins du Racing.
La deuxième sera plus serrée et le second but des locaux arrivera bien mais il sera ensuite refusé à la VAR pour hors jeu… L’arbitre clôt les débats à 1-0 et étonnamment, les joueurs se positionnent pour les tirs aux buts ! Pas de prolongation contrairement à ce que nous pensions. La séance aura lieu juste devant nous pour notre plus grande joie. Avec deux loupés, les argentins ratent le coche et laissent les brésiliens filer en 1/2 de Copa Libertadores. Ce fut une soirée incroyable dont on se souviendra toute notre vie. On ne s’attendait pas à grand chose et on a vécu une soirée hors norme !
